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Robur le Conquerant


Jules Verne



Chapitre 1

« Pan !... Pan !... »

Les deux coups de pistolet partirent presque en même temps. Une vache, qui paissait à cinquante pas de là, reçut une des balles dans l’échine. Elle n’était pour rien dans l’affaire, cependant.

Ni l’un ni l’autre des deux adversaires n’avait été touché.

Quels étaient ces deux gentlemen? On ne sait, et, cependant, c’eût été là, sans doute, l’occasion de faire parvenir leurs noms à la postérité. Tout ce qu’on peut dire, c’est que le plus âgé était Anglais, le plus jeune Américain. Quant à indiquer en quel endroit l’inoffensif ruminant venait de paître sa dernière touffe d’herbe, rien de plus facile. C’était sur la rive droite du Niagara, non loin de ce pont suspendu qui réunit la rive américaine à la rive canadienne, trois milles au-dessous des chutes.

L’Anglais s’avança alors vers l’Américain :

« Je n en soutiens pas moins que c’était le Rule Britannia! dit-il.

- Non! le Yankee Doodle! » répliqua l’autre.

La querelle allait recommencer, lorsque l’un des témoins - sans doute dans l’intérêt du bétail - s’interposa, disant :

« Mettons que c’était le Rule Doodle et le Yankee Britannia, et allons déjeuner! »

Ce compromis entre les deux chants nationaux de l’Amérique et de la Grande-Bretagne fut adopté à la satisfaction générale. Américains et Anglais, remontant la rive gauche du Niagara, vinrent s’attabler dans l’hôtel de Goat-Island - un terrain neutre entre les deux chutes. Comme ils sont en présence des œufs bouillis et du jambon traditionnels, du roastbeef froid, relevé de pickles incendiaires, et de flots de thé à rendre jalouses les célèbres cataractes, on ne les dérangera plus. Il est peu probable, d’ailleurs, qu’il soit encore question d’eux dans cette histoire.

Qui avait raison de l’Anglais ou de l’Américain? Il eût été difficile de se prononcer. En tout cas, ce duel montre combien les esprits s’étaient passionnés, non seulement dans le nouveau, mais aussi dans l’ancien continent, à propos d’un phénomène inexplicable, qui, depuis un mois environ, mettait toutes les cervelles à l’envers.

_Os sublime dedit cœlumque tueri,_

a dit Ovide pour le plus grand honneur de la créature humaine. En vérité, jamais on n’avait tant regardé le ciel depuis l’apparition de l’homme sur le globe terrestre.

Or, précisément, pendant la nuit précédente, une trompette aérienne avait lancé ses notes cuivrées à travers l’espace, au-dessus de cette portion du Canada située entre le lac Ontario et le lac Erié. Les uns avaient entendu le Yankee Doodle, les autres le Rule Britannia. De là cette querelle d’Anglo-saxons qui se terminait par un déjeuner à Goat-Island. Peut-être, en somme, n’était-ce ni l’un ni l’autre de ces chants patriotiques. Mais ce qui n’était douteux pour personne c’est que ce son étrange avait ceci de particulier qu’il semblait descendre du ciel sur la terre.

Fallait-il croire à quelque trompette céleste, embouchée par un ange ou un archange?... N’était-ce pas plutôt de joyeux aéronautes qui jouaient de ce sonore instrument, dont la Renommée fait un si bruyant usage?

Non! Il n’y avait là ni ballon, ni aéronautes. Un phénomène extraordinaire se produisait dans les hautes zones du ciel - phénomène dont on ne pouvait reconnaître la nature ni l’origine. Aujourd’hui, il apparaissait au-dessus de l’Amérique, quarante-huit heures après au-dessus de l’Europe, huit jours plus tard, en Asie, au-dessus du Céleste Empire. Décidément, si la trompette qui signalait son passage n’était pas celle du Jugement dernier, qu’était donc cette trompette?

De là, en tous pays de la terre, royaumes ou républiques, une certaine inquiétude qu’il importait de calmer. Si vous entendiez dans votre maison quelques bruits bizarres et inexplicables ne chercheriez-vous pas au plus vite à reconnaître la cause de ces bruits, et, 51 l’enquête n’aboutissait à rien, n’abandonneriez-vous pas votre maison pour en habiter une autre? Oui, sans doute! Mais ici, la maison, c’était le globe terrestre. Nul moyen de le quitter pour la Lune, Mars, Vénus, Jupiter, ou toute autre planète du système solaire. Il fallait donc découvrir ce qui se passait, non dans le vide infini, mais dans les zones atmosphériques. En effet, pas d’air, pas de bruit, et, comme il y avait bruit - toujours la fameuse trompette! - c’est que le phénomène s’accomplissait au milieu de la couche d’air, dont la densité va toujours en diminuant et qui ne s’étend pas à plus de deux lieues autour de notre sphéroïde.

Naturellement, des milliers de feuilles publiques s’emparèrent de la question, la traitèrent sous toutes ses formes, l’éclaircirent ou l’obscurcirent, rapportèrent des faits vrais ou faux, alarmèrent ou rassurèrent leurs lecteurs, dans l’intérêt du tirage, - passionnèrent enfin les masses quelque peu affolées. Du coup, la politique fut par terre, et les affaires n’en allèrent pas plus mal. Mais qu’y avait-il?

On consulta les observatoires du monde entier. S’ils ne répondaient pas, à quoi bon des observatoires? Si les astronomes, qui dédoublent ou détriplent des étoiles à cent mille milliards de lieues, n’étaient pas capables de reconnaître l’origine d’un phénomène cosmique, dans le rayon de quelques kilomètres seulement, à quoi bon des astronomes?

Aussi, ce qu’il y eut de télescopes, de lunettes, de longues-vues, de lorgnettes, de binocles, de monocles, braqués vers le ciel, pendant ces belles nuits de l’été, ce qu’il y eut d’yeux à l’oculaire des instruments de toutes portées et de toutes grosseurs, on ne saurait l’évaluer. Peut-être des centaines de mille, à tout le moins. Dix fois, vingt fois plus qu’on ne compte d’étoiles à l’œil nu sur la sphère céleste. Non! Jamais éclipse, observée simultanément sur tous les points du globe, n’avait été à pareille fête.

Les observatoires répondirent, mais insuffisamment. Chacun donna une opinion, mais différente. De là, guerre intestine dans le monde savant pendant les dernières semaines d’avril et les premières de mai.

L’observatoire de Paris se montra très réservé. Aucune des sections ne se prononça. Dans le service d’astronomie mathématique, on avait dédaigné de regarder; dans celui des opérations méridiennes, on n’avait rien découvert; dans celui des observations physiques, on n’avait rien aperçu; dans celui de la géodésie, on n’avait rien remarqué; dans celui de la météorologie, on n’avait rien entrevu; enfin, dans celui des calculateurs, on n’avait rien vu. Du moins l’aveu était franc. Même franchise à l’observatoire de Montsouris, à la station magnétique du parc Saint-Maur. Même respect de la vérité au Bureau des Longitudes. Décidément, Français veut dire franc

La province fut un peu plus affirmative. Peut-être dans la nuit du 6 au 7 mai avait-il paru une lueur d’origine électrique, dont la durée n’avait pas dépassé vingt secondes. Au pic du Midi, cette lueur s’était montrée entre neuf et dix heures du soir. A l’observatoire météorologique du Puy-de-Dôme, on l’avait saisie entre une heure et deux heures du matin; au mont Ventoux, en Provence, entre deux et trois heures; à Nice, entre trois et quatre heures; enfin, au Semnoz-Alpes, entre Annecy, le Bourget et le Léman, au moment où l’aube blanchissait le zénith.

Evidemment, il n’y avait pas à rejeter ces observations en bloc. Nul doute que la lueur eût été observée en divers postes - successivement - dans le laps de quelques heures. Donc, ou elle était produite par plusieurs foyers, courant à travers l’atmosphère terrestre, ou, si elle n’était due qu’à un foyer unique, c’est que ce foyer pouvait se mouvoir avec une vitesse qui devait atteindre bien près de deux cents kilomètres à l’heure.

Mais, pendant le jour, avait-on jamais vu quelque chose d’anormal dans l’air?

Jamais.

La trompette, du moins, s’était-elle fait entendre à travers les couches aériennes?

Pas le moindre appel de trompette n’avait retenti entre le lever et le coucher du soleil.

Dans le Royaume-Uni, on fut très perplexe. Les observatoires ne purent se mettre d’accord. Greenwich ne parvint pas à s’entendre avec Oxford, bien que tous deux soutinssent qu’il n’y avait rien.

« Illusion d’optique! disait l’un.

- Illusion d’acoustique! » répondait l’autre.

Et là-dessus, ils disputèrent. En tout cas, illusion.

A l’observatoire de Berlin, à celui de Vienne, la discussion menaça d’amener des complications internationales. Mais la Russie, en la personne du directeur de son observatoire de Poulkowa, leur prouva qu’ils avaient raison tous deux; cela dépendait du point de vue auquel ils se mettaient pour déterminer la nature du phénomène, en théorie impossible, possible en pratique.

En Suisse, à l’observatoire de Saütis, dans le canton d’Appenzel, au Righi, au Gäbris, dans les postes du Saint-Gothard, du Saint-Bernard, du Julier, du Simplon, de Zurich, du Somblick dans les Alpes tyroliennes, on fit preuve d’une extrême réserve à propos d’un fait que personne n’avait jamais pu constater - ce qui est fort raisonnable.

Mais, en Italie, aux stations météorologiques du Vésuve, au poste de l’Etna, installé dans l’ancienne Casa Inglese, au Monte Cavo, les observateurs n’hésitèrent pas à admettre la matérialité du phénomène, attendu qu’ils l’avaient pu voir, un jour, sous l’aspect d’une petite volute de vapeur, une nuit, sous l’apparence d’une étoile filante. Ce que c’était, d’ailleurs, ils n’en savaient absolument rien.

En vérité, ce mystère commençait à fatiguer les gens de science, tandis qu’il continuait à passionner, à effrayer même les humbles et les ignorants, qui ont formé, forment et formeront l’immense majorité en ce monde, grâce à l’une des plus sages lois de la nature. Les astronomes et les météorologistes auraient donc renoncé à s’en occuper, si, dans la nuit du 26 au 27, à l’observatoire de Kantokeino, au Finmark, en Norvège, et dans la nuit du 28 au 29, à celui de l’Isfjord, au Spitzberg, les Norvégiens d’une part, les Suédois de l’autre, ne se fussent trouvés d’accord sur ceci : au milieu d’une aurore boréale avait apparu une sorte de gros oiseau, de monstre aérien. S’il n’avait pas été possible d’en déterminer la Structure, du moins n’était-il pas douteux qu’il eût projeté hors de lui des corpuscules qui détonaient comme des bombes.

En Europe, on voulut bien ne pas mettre en doute cette observation des stations du Finmark et du Spitzberg. Mais, ce qui parut le plus phénoménal en tout cela, c’était que des Suédois et des Norvégiens eussent pu se mettre d’accord sur un point quelconque.

On rit de la prétendue découverte dans tous les observatoires de l’Amériqué du Sud, au Brésil, au Pérou comme à La Plata, dans ceux de l’Australie, à Sidney, à Adélaïde comme à Melbourne. Et le rire australien est des plus communicatifs.

Bref, un seul chef de station météorologique se montra affirmatif sur cette question, malgré tous les sarcasmes que sa solution pouvait faire naître. Ce fut un Chinois, le directeur de l’observatoire de Zi-Ka-Wey, élevé au milieu d’une vaste plaine, à moins de dix lieues de la mer, avec un horizon immense, baigné d’air pur.

« Il se pourrait, dit-il, que l’objet dont il s’agit fût tout simplement un appareil aviateur, une machine volante! »

Quelle plaisanterie!

Cependant, si les controverses furent vives dans l’Ancien Monde, on imagine ce qu’elles durent être en cette portion du Nouveau, dont les Etats-Unis Occupent le plus vaste territoire.

Un Yankee, on le sait, n’y va pas par quatre chemins. Il n’en prend qu’un, et généralement celui qui conduit droit au but. Aussi les observatoires de la Fédération américaine n’hésitèrent-ils pas à se dire leur fait. S’ils ne se jetèrent pas leurs objectifs à la tête, c’est qu’il aurait fallu les remplacer au moment où l’on avait le plus besoin de s’en servir.

En cette question si controversée, les observatoires de Washington dans le district de Colombia, et celui de Cambridge dans l’Etat de Duna, tinrent tête à celui de Darmouth-College dans le Connecticut, et à celui d’Aun-Arbor dans le Michigan. Le sujet de leur dispute ne porta pas sur la nature du corps observé, mais sur l’instant précis de l’observation; car tous prétendirent l’avoir aperçu dans la même nuit, à la même heure, à la même minute, à la même seconde, bien que la trajectoire du mystérieux mobile n’occupât qu’une médiocre hauteur au-dessus de l’horizon. Or, du Connecticut au Michigan, du Duna au Colombia, la distance est assez grande pour que cette double observation, faite au même moment, pût être considérée comme impossible.

Dudley, à Albany, dans l’Etat de New York, et West-Point, de l’Académie militaire, donnèrent tort à leurs collègues par une note qui chiffrait l’ascension droite et la déclinaison dudit corps.

Mais il fut reconnu plus tard que ces observateurs S’étaient trompés de corps, que celui-ci était un bolide qui n’avait fait que traverser la moyenne couche de l’atmosphère. Donc, ce bolide ne pouvait être l’objet en question. D’ailleurs, comment le susdit bolide aurait-il joué de la trompette?

Quant à cette trompette, on essaya vainement de mettre son éclatante fanfare au rang des illusions d’acoustique. Les oreilles, en cette occurrence, ne se trompaient pas plus que les yeux. On avait certainement vu, on avait certainement entendu. Dans la nuit du 12 au 13 mai - nuit très sombre - les observateurs de Yale-College, à l’Ecole scientifique de Sheffield, avaient pu transcrire quelques mesures d’une phrase musicale, en ré majeur, à quatre temps, qui donnait note pour note, rythme pour rythme, le refrain du Chant du Départ.

« Bon ! répondirent les loustics, c’est un orchestre français qui joue au milieu des couches aériennes! »

Mais plaisanter n’est pas répondre. C’est ce que fit remarquer l’observatoire de Boston, fondé par l’Atlantic Iron Works Society, dont les opinions sur les questions d’astronomie et de météorologie commençaient à faire loi dans le monde savant.

Intervint alors l’observatoire de Cincinnati, créé en 1870 sur le mont Lookout, grâce à la générosité de M. Kilgoor, et si connu pour ses mesures micrométriques des étoiles doubles. Son directeur déclara, avec la plus entière bonne foi, qu’il y avait certainement quelque chose, qu’un mobile quelconque se montrait, dans des temps assez rapprochés, en divers points de l’atmosphère, mais que sur la nature de ce mobile, ses dimensions, sa vitesse, sa trajectoire, il était impossible de se prononcer.

Ce fut alors qu’un journal dont la publicité est immense, le New York Herald, reçut d’un abonné la communication anonyme qui suit :

« On n’a pas oublié la rivalité qui mit aux prises, il y a quelques années, les deux héritiers de la Begum de Ragginahra, ce docteur français Sarrasin dans sa cité de Franceville, l’ingénieur allemand Herr Schultze, dans sa cité de Stahlstadt, cités situées toutes deux en la partie sud de l’Oregon, aux Etats-Unis.

« On ne peut avoir oublié davantage que, dans le but de détruire Franceville, Herr Schultze lança un formidable engin qui devait s’abattre sur la ville française et l’anéantir d’un seul coup.

« Encore moins ne peut-on avoir oublié que cet engin, dont la vitesse initiale au sortir de la bouche du canon-monstre avait été mal calculée, fut emporté avec une rapidité supérieure à seize fois celle des projectiles ordinaires - Soit cent cinquante lieues à l’heure -’ qu’il n’est plus retombé sur la terre, et que, passé à l’état de bolide, il circule et doit éternellement circuler autour de notre globe.

« Pourquoi ne serait-ce pas le corps en question dont l’existence ne peut être niée? »

Fort ingénieux, l’abonné du New York Herald. Et la trompette?... Il n’y avait pas de trompette dans le projectile de Herr Schultze!

Donc, toutes ces explications n’expliquaient rien, tous ces observateurs observaient mal.

Restait toujours l’hypothèse proposée par le directeur de Zi-Ka-Wey. Mais l’opinion d’un Chinois!...

Il ne faudrait pas croire que la satiété finît par s’emparer du public de l’Ancien et du Nouveau Monde. Non! les discussions continuèrent de plus belle, sans qu’on parvînt à se mettre d’accord. Et, cependant, il y eut un temps d’arrêt. Quelques jours s’écoulèrent sans que l’objet, bolide ou autre, fût signalé, sans que nul bruit de trompette se fit entendre dans les airs. Le corps était-il donc tombé sur un point du globe où il eût été difficile de retrouver sa trace - en mer, par exemple? Gisait-il dans les profondeurs de l’Atlantique, du Pacifique, de l’océan Indien? Comment se prononcer à cet égard?

Mais alors, entre le 2 et le 9 juin, une série de faits nouveaux se produisirent, dont l’explication eût été impossible par la seule existence d’un phénomène cosmique.

En huit jours, les Hambourgeois, à la pointe de la tour Saint-Michel, les Turcs, au plus haut minaret de Sainte-Sophie, les Rouennais, au bout de la flèche métallique de leur cathédrale, les Strasbourgeois, à l’extrémité du Munster, les Américains, sur la tête de leur statue de la Liberté, à l’entrée de l’Hudson, et, au faîte du monument de Washington, à Boston, les Chinois, au Sommet du temple des Cinq-Cents-Génies, à Canton, les Indous, au seizième étage de la pyramide du temple de Tanjour, les San-Pietrini, à la croix de Saint-Pierre de Rome, les Anglais, à la croix de Saint-Paul de Londres, les Egyptiens, à l’angle aigu de la Grande Pyramide de Gizèh, les Parisiens, au paratonnerre de la Tour en fer de l’Exposition de 1889, haute de trois cents mètres, purent apercevoir un pavillon qui flottait sur chacun de ces points difficilement accessibles.

Et ce pavillon, c’était une étamine noire, semée d’étoiles, avec un soleil d’or à son centre.
Robur der Sieger
Jules Verne

Erster Teil

Paff! ... Paff!

Zwei Pistolenschüsse knallten zu gleicher Zeit. Eine Kuh, welche eben in der Entfernung von fünfzig Schritten vorüber trabte, bekam eine Kugel in's Rückgrat ... und sie ging die Sache doch gar nichts an.

Von den beiden Gegnern war keiner getroffen worden.

Wer waren jene beide Herren? Niemand weiß es, und gerade hier wäre ja Gelegenheit gewesen, ihre Namen der Nachwelt zu überliefern. Es läßt sich über sie nichts weiter sagen, als daß der ältere ein Engländer, der jüngere Duellant ein Amerikaner war. Desto leichter läßt sich die Oertlichkeit bestimmen, an der jener unschuldige Wiederkäuer eben sein letztes Grasbündelchen abgeweidet hatte; diese ist nämlich am rechten Ufer des Niagara und unweit der Hängebrücke zu suchen, welche drei Meilen unterhalb der berühmten Fälle das canadische Ufer mit dem amerikanischen verbindet.

Der Engländer schritt jetzt auf den Amerikaner zu.

"Ich bleibe nichtsdestoweniger dabei, daß es die Melodie »Rule Britannia« war, sagte er.

-- Nein, der »Yankee Doodle«!" versetzte der Andere.

Der Streit schien auf's Neue entbrennen zu sollen, als sich einer der Zeugen -- ohne Zweifel im Interesse des weidenden Viehs -- mit den Worten einmischte:

"Nehmen wir an, es wäre der »Rule Doodle« und der »Yankee Britannia« gewesen und begeben wir uns nun zum Frühstück."

Dieses Compromiß zwischen den beiden Nationalgesängen Amerikas und Großbritanniens wurde zur allgemeinen Befriedigung angenommen. Längs des linken Niagara-Ufers zurückwandelnd, beeilten sich Amerikaner und Engländer, an der einladenden Tafel des Hôtels auf Goat Island -- einem neutralen Gebiete zwischen den beiden Fällen -- Platz zu nehmen. Während ihrer Beschäftigung mit gekochten Eiern und dem landesüblichen Schinken mit kaltem Roastbeef, einem Zwischengericht von im Munde fast brennenden Pickles und mit Hochfluthen von Thee, welche die weltbekannten Wasserfälle eifersüchtig machen könnten, wollen wir sie nicht weiter stören, zumal kaum anzunehmen ist, daß von ihnen im Laufe dieser Erzählung noch ferner die Rede sein wird.

Wer hatte nun Recht -- der Engländer oder der Amerikaner? Es wäre schwer gewesen, diese Frage zu entscheiden. Jedenfalls liefert jenes Duell den Beweis für die leidenschaftliche Erregung der Geister nicht allein in der Neuen, sondern auch in der Alten Welt, und zwar über ein Ereigniß oder eine unerklärliche Erscheinung, welche seit etwa einem Monate alle Köpfe verwirrte.

»... Os sublime dedit coelumque tueri« hat Ovid einst zu Ehren der Menschheit gesungen. In der That hatte man seit dem Erscheinen des ersten Menschen auf der Erdkugel noch niemals den Himmel so vielfach betrachtet.

Gerade in der vorhergegangenen Nacht hatte nämlich eine Trompete aus der Luft ihre metallenen Töne herabgeschmettert über denjenigen Theil von Canada, der sich zwischen dem Ontario- und dem Erie-See ausdehnt. Die Einen hatten daraus den »Yankee Doodle«, die Anderen das »Rule Britannia« zu hören vermeint, daraus entstand auch obiger angelsächsische Zweikampf, der mit dem Frühstück auf Goat Island endigte. Vielleicht war es weder der eine, noch der andere Nationalgesang gewesen; nur darüber herrschte bei Niemand ein Zweifel, daß die betreffenden Töne die Eigenthümlichkeit gehabt hatten, als schienen sie vom Himmel zur Erde hernieder zu steigen.

Sollte man etwa gar an eine Himmelsposaune denken, die ein Engel oder ein Erzengel geblasen hätte? ... Waren es nicht vielmehr lustige Luftschiffer gewesen, die sich des sonoren Instrumentes bedienten, von dem die Reclame so ausgebreiteten Gebrauch macht? Nein, von einem Ballon, von Luftschiffern konnte nicht die Rede sein. In hohen Himmelsregionen vollzog sich ein außergewöhnliches Ereigniß, dessen Natur und Ursprung kein Mensch zu enträthseln vermochte. Heute zeigte sich dasselbe über Amerika, vierundzwanzig Stunden später über Europa, acht Tage später in Asien über dem Himmlischen Reiche. Wenn die Trompete, welche das Vorüberziehen jener Erscheinung ankündigte, nicht die des Jüngsten Gerichtes war, welche, ja, welche war es dann?

In allen Landen der Erde, in Königreichen wie in Republiken, entstand deshalb eine gewisse Unruhe, welche gestillt werden mußte. Vernimmt Einer in seinem Hause eigenthümliche und unerklärliche Geräusche, würde er nicht schnellstens die Ursache derselben zu ermitteln suchen, und wenn das vergeblich wäre, würde er nicht sein Haus verlassen, um ein anderes zu bewohnen? Ganz sicherlich! Hier war das Haus freilich die Erdkugel, und es gab doch kein Mittel, diese zu verlassen und etwa mit dem Monde, Mars, Venus, Jupiter oder einem anderen Planeten des Sonnensystems zu vertauschen.

Es galt demnach unbedingt, aufzuklären, was im unendlichen leeren Raume, doch innerhalb der Erdatmosphäre, vorging. Ohne Luft ist ja ein Geräusch unmöglich, und da man hier ein solches vernahm -- immer jene fast sagenhafte Trompete -- mußte die Erscheinung auch in der Lufthülle stattfinden, deren Dichtigkeit sich nach oben zu immer mehr vermindert und die sich über unserem Sphäroid nur wenige Meilen hoch verbreitet.

Natürlich bemächtigten sich die Tagesblätter der vorliegenden Frage, behandelten sie unter allen Gesichtspunkten, beleuchteten oder verdunkelten dieselbe, berichteten falsche oder wahre Thatsachen, erregten oder beruhigten ihre Leser im Interesse der Höhe ihrer Auflage -- und wiegelten endlich die schon halb verwirrten Massen nicht wenig auf. Welch' Wunder! Die Politik hatte den Laufpaß erhalten und die Geschäfte gingen deshalb doch nicht schlecht. Aber um was handelte es sich überhaupt?

Man befragte alle großen Observatorien der ganzen Welt. Wenn diese keine Antwort gaben, wozu nützten dann solche Observatorien eigentlich? Wenn die Astronomen, welche selbst in der Entfernung von hunderttausend Millionen Meilen noch einen Lichtpunkt zu zwei und drei Sternen aufzulösen vermögen, nicht im Stande waren, den Ursprung einer kosmischen Erscheinung zu ergründen, die nur wenige Kilometer über ihnen auftrat, wozu hatte man Astronomen?

Man konnte auch in der That kaum schätzungsweise angeben, wie viel Teleskope, Brillen, Fernröhre, Lorgnetten, Binocles und Monocles während der schönen Sommernacht nach dem Himmel gerichtet waren, noch wie viele Augen sich vor die Oculare und Instrumente von jeder Art und Vergrößerung hefteten. Vielleicht mehrere Hunderttausend, und das ist nur gering angeschlagen. Zehnmal mehr, als man am Firmament mit unbewaffnetem Auge sichtbare Sterne zählt. Nein, noch keiner, auf allen Punkten der Erdkugel gleichzeitig beobachteten Sonnenfinsterniß hatte man solche Ehre angethan!

Die Observatorien antworteten, aber unzulänglich. Jedes gab seine Meinung ab, die stets von der aller anderen abwich, so daß sich daraus während der letzten Wochen des April und der ersten des Mai ein wirklicher Bürgerkrieg unter der Gelehrtenwelt entwickelte.

Das Observatorium von Paris erwies sich sehr zurückhaltend. Keine seiner Abtheilungen sprach sich entschieden aus. In der Abtheilung für mathematische Astronomie hatte man es für unter seiner Würde gehalten, Beobachtungen anzustellen; in der für die Meridianmessung hatte man nichts entdeckt; in der für physikalische Beobachtungen hatte man nichts wahrgenommen; in der für Geodäsie nichts bemerkt; in der für Meteorologie war Niemand etwas aufgefallen; in der für die Berechnungen hatte man nichts gesehen. Das war wenigstens ein offenes Geständniß. Dieselbe Offenherzigkeit bekundete das Observatorium von Montsoucis, wie die magnetische Station im Park Saint-Maur. Dieselbe Achtung vor der Wahrheit bewies das Längenbureau. Nun ja, Frankreich heißt ja das Land, wo man "frank", d. h. offen spricht.

Die Provinz war etwas entschiedener in ihrer Aeußerung. Etwa in der Nacht zwischen dem 6. und 7. Mai hatte sich ein Lichtschein elektrischen Ursprunges gezeigt, der 20 Secunden nicht überdauerte. Am Pic-Du-Midi war derselbe zwischen 9 und 10 Uhr Abends beobachtet worden; im meteorologischen Observatorium des Puy-de-Dôme hatte man ihn zwischen 1 und 2 Uhr Morgens bemerkt; auf dem Mont Ventoux in der Provence zwischen 2 und 3 Uhr; in Nizza zwischen 3 und 4 Uhr; auf den Semnoz-Alpen endlich zwischen Annecy, le Bourget und dem Genfer See im Augenblicke, als der Tagesschimmer sich eben bis zum Zenith erhob.

Offenbar konnte man diese Beobachtungen unmöglich in Bausch und Bogen verwerfen. Es unterlag keinem Zweifel, daß der Lichtschein an verschiedenen Punkten, und zwar im Verlauf einiger Stunden, wahrgenommen worden war. Derselbe ging also entweder von mehreren Herden aus, die sich durch die Erdatmosphäre hinbewegten, oder, wenn er nur einem einzigen solchen angehörte, so mußte dieser sich mit einer Schnelligkeit fortbewegen, welche nahezu 200 Kilometer in der Stunde erreichte.

Hatte man denn aber im Laufe des Tages niemals etwas Besonderes in der Luft bemerkt?

Nein, niemals.

Erklang nicht wenigstens jene Trompete einmal durch die Luftschichten?

Nein, zwischen Aufgang und Untergang der Sonne hatte man nicht den leisesten Ton gehört.

Im vereinigten Königreich Großbritannien wußte man nicht mehr aus, noch ein. Die Observatorien gelangten zu keinerlei Uebereinstimmung. Greenwich konnte sich nicht mit Oxford verständigen, obwohl Beide die Behauptung aufstellten, "an der ganzen Sache sei nichts".

"Eine Gesichtstäuschung! meinte das Eine.

-- Eine Gehörstäuschung!" erwiderte das Andere.

Darüber lagen sie im Streit; auf eine Täuschung lief es jedoch allemal hinaus. Die Verhandlungen zwischen den Sternwarten zu Berlin und der zu Wien drohten zu internationalen Verwicklungen zu führen. Rußland bewies ihnen in der Person des Vorstehers seiner Sternwarte zu Pulkowa, daß sie Beide Recht hätten, das hänge nur von den Gesichtspunkten ab, auf die sie sich bezüglich Bestimmung der Natur jener Erscheinung stellten, die in der Theorie unmöglich schien und in der Praxis möglich war.

In der Schweiz, auf der Sternwarte zu Säntis, im Canton Appenzell, auf dem Rigi, im Gäbris, in den Beobachtungsstationen des St. Gotthard, St. Bernhard, des Julier, des Simplon, in denen von Zürich und des Sonnblick in den Hohen Tauern, befleißigte man sich einer ganz besonderen Zurückhaltung gegenüber einer Thatsache, die bisher Niemand zu bekräftigen vermocht hatte -- was gewiß recht vernünftig zu nennen ist.

In Italien dagegen, auf den meteorologischen Stationen des Vesuvs und des Aetna, welch' letztere sich in der alten Casa Inghlese befindet, wie auf dem Monte Cavo, zögerten die Beobachter nicht im geringsten, die Wirklichkeit jener Erscheinung anzuerkennen, und das auf Grund des Umstandes, daß sie dieselbe einmal am Tage in Form eines kleinen Dampfwölkchens und einmal in der Nacht in Gestalt einer Sternschnuppe hatten wahrnehmen können. Ueber die eigentliche Natur derselben wußten sie freilich ebenfalls nichts.

In der That begann dieses Geheimnis allmählich die Vertreter der Wissenschaft zu ermüden, erregte dagegen und erschreckte desto mehr die Einfältigen und Unwissenden, welche, Dank einem hochweisen Naturgesetze, von jeher in dieser Welt die ungeheure Mehrzahl gebildet haben, noch bilden und in aller Zukunft bilden werden. Die Astronomen und Meteorologen hatten also schon darauf verzichtet, sich mit der Sache zu beschäftigen, als in der Nacht vom 26. zum 27. auf der Sternwarte zu Cantokeino in Finnland, in Norwegen, in der Nacht vom 28. zum 29. auf der des Isfjord und auf Spitzbergen, die Norweger auf einer und die Schweden auf der anderen Seite in der Anschauung übereingestimmt hatten, daß inmitten einer Art Nordlichtscheines etwas wie ein gewaltiger Vogel oder ein Luftungeheuer sichtbar gewesen sei. War es auch nicht gelungen, dessen Structur genauer zu bestimmen, so unterlag es doch keinem Zweifel, daß derselbe kleine Körper ausgeworfen habe, welche gleich Bomben mit einem Knalle zersprangen.

In Europa neigte man wohl dazu, die Beobachtungen der Stationen von Finnmarken und Spitzbergen nicht anzuzweifeln. Ganz besonders merkwürdig erschien freilich, daß die Schweden und die Norweger doch einmal über einen Punkt einig zu sein schienen.

Man lachte und spottete über die angebliche Entdeckung auf allen Sternwarten Südamerikas, in Brasilien und Peru, ebenso wie in La Plata, auf denen von Australien, in Sidney, Adelaide, wie in Melbourne, und das australische Lachen ist bekanntlich sehr ansteckend.

Nur ein einziger Vorsteher einer meteorologischen Station verhielt sich zustimmend bei dieser Frage, trotz der Spötteleien, welche seine Erklärung derselben hervorrufen mochte. Das war ein Chinese, der Director der Sternwarte zu Zi-Ka-Wey, die sich inmitten einer ausgedehnten Ebene, mindestens zehn Lieues vom Meere, erhebt und welche bei ungemeiner Klarheit der Luft ein grenzenlos weiter Horizont umschließt.

"Es könnte ja sein, sagte er, daß der Gegenstand, um den es sich handelt, ein besonders construirter Apparat, eine fliegende Maschine wäre."

Welcher Scherz!

Waren die vielfachen Widersprüche nun schon in der Alten Welt sehr lebhaft, so begreift man leicht, wie sie sich in jenem Theile der Neuen Welt gestalten mußten, von dem die Vereinigten Staaten das weitaus größte Gebiet einnehmen.

Ein Yankee liebt bekanntlich keine Umwege -- er wählt gewöhnlich den, der am schnellsten zum Ziele führt. So zögerten auch die amerikanischen Bundesstaaten nicht im mindesten, ihre Ansichten gegenseitig auszusprechen. Wenn sie sich dabei nicht gleich die Objective ihrer Fernrohre an den Kopf warfen, so kam das nur daher, daß sie dieselben jetzt, wo sie gerade am meisten gebraucht wurden, erst hätten wieder ersetzen müssen.

In dieser so viel Staub aufwirbelnden Frage standen die Sternwarten von Washington im District Columbia und die von Cambridge im Staate Duna denen des Darmouth-Collegs in Connecticut und von Ann-Arbor in Michigan feindlich gegenüber. Ihr Streit betraf übrigens nicht die Natur des beobachteten Körpers, sondern die genaue Zeit der Beobachtung, denn Alle behaupteten, ihn in derselben Nacht, zu derselben Stunde, zur gleichen Minute und Secunde wahrgenommen zu haben, obwohl die Flugbahn des geheimnißvollen Wanderers der Lüfte nur in mäßiger Höhe über dem Horizont liegen sollte. Von Connecticut bis Michigan, von Duna nach Columbia ist aber die Entfernung eine so große, daß eine doppelte Beobachtung zu ein und demselben Zeitpunkt als unmöglich angesehen werden konnte.

Dudley in Albany, Staat New-York, und West-Point, die Militärakademie, gaben allen ihren Collegen Unrecht in einer Zuschrift, welche die gerade Aufsteigung und die Declination des bewußten Körpers bestimmte.

Später stellte sich jedoch heraus, daß diese Beobachter einem Irrthume unterlegen waren und daß der betreffende Körper nur eine Feuerkugel gewesen war, welche durch die mittleren Luftschichten hinblitzte. Um diese Feuerkugel handelte es sich aber offenbar nicht. Wie könnte auch eine solche Feuerkugel eine Trompete geblasen haben?

Was nun die erwähnte Trompete anging, versuchte man vergeblich deren schmetternden Ton als eine einfache Gehörstäuschung hinzustellen. Jedenfalls hatten sich bei dieser Gelegenheit die Ohren der Leute ebenso wenig getäuscht, wie deren Augen. Unzählige Beobachter hatten vielmehr entschieden etwas gesehen und gleichzeitig gehört. In der sehr dunklen Nacht -- vom 12. zum 13. Mai -- war es den Beobachtern des Yale-Collegs an der Hochschule von Sheffield sogar gelungen, einige Tacte eines musikalischen Satzes in A-dur und im Viervierteltacte in Noten zu fixiren, welche vollkommen mit einem Theile der Melodie des bekannten »Chant du départ« -- eines Soldatenliedes beim Auszug zum Kampfe -- übereinstimmten.

"Sehr schön! riefen dazu die Witzbolde, da hätten wir ja ein französisches Orchester, das seine Weisen mitten in der Luft ertönen läßt!"

Scherzen heißt aber nicht antworten. Diese Bemerkung machte auch das von der Atlantic Iron Works Company gegründete Observatorium zu Boston, dessen Anschauungen in Fragen der Astronomie und Meteorologie für die gelehrte Welt allmählich schon die Bedeutung von Gesetzen gewannen.

Ferner gab auch noch das, Dank der Freigebigkeit des Mr. Kilgoor im Jahre 1870 auf dem Berge Lookout entstandene Observatorium von Cincinnati eine Erklärung ab, jenes Institut, das sich durch seine mikrometrischen Messungen der Doppelsterne so vortheilhaft bekannt gemacht hat. Sein Director sprach sich in vollem guten Glauben dahin aus, daß den weitverbreiteten Gerüchten unzweifelhaft etwas zu Grunde liege, daß sich zu nahe aneinanderliegenden Zeiten an sehr verschiedenen Stellen in der Atmosphäre ein in Bewegung befindlicher Körper zeige, daß über dessen Natur, Größenverhältnisse, Geschwindigkeit und Flugbahn aber kein Urtheil möglich sei.

Da erhielt ein Journal von allergrößter Verbreitung, der New-York Herald, von einem Abonnenten folgende anonyme Mittheilung: "Noch dürfte der Wettkampf unvergessen sein, der vor einigen Jahren herrschte zwischen den beiden Erben der Begum von Ragginahra, dem französischen Arzt Sarrasin in seiner Stadt Franceville und dem deutschen Ingenieur Herrn Schulze in seiner Stadt Stahlstadt, welche Beide im südlichen Theile von Oregon, Vereinigte Staaten, angelegt waren.

"Man kann auch nicht vergessen haben, daß Herr Schulze in der Absicht, Franceville zu zerstören, ein ungeheures Geschoß, schon mehr eine Maschine, auf letztere Stadt schleuderte, welche dieselbe mit einem Schlage vernichten sollte.

"Noch weniger kann der Vergessenheit verfallen sein, daß dieses Geschoß, dessen Anfangsgeschwindigkeit beim Verlassen der Mündung der Monstrekanone falsch berechnet war, mit einer sechzehnmal größeren Geschwindigkeit, als gewöhnliche Geschosse -- nämlich fünfundsiebzig bis achtzig geographische Meilen in der Stunde -- hinweg getragen wurde, daß es auf die Erde nicht niedergefallen ist und nach seinem Uebergang in den Zustand etwa einer Feuerkugel noch jetzt um unseren Planeten kreist und in alle Ewigkeit kreisen muß.

"Warum sollte dieses Riesengeschoß, dessen Vorhandensein nicht anzuzweifeln ist, nicht der in Frage stehende Körper sein?"

Das war ja recht scharfsinnig von dem Abonnenten des New-York Herald ... aber die Trompete ...? In dem Projectil des Herrn Schulze hatte sich bestimmt keine Trompete befunden.

Alle bisherigen Erklärungen erklärten also nichts, alle Beobachter beobachteten einfach falsch.

Es blieb sonach nur noch die von dem Director von Zi-Ka-Wey aufgestellte Hypothese. Aber, mein Gott, der Mann war ja Chinese!

Man darf nicht etwa glauben, daß sich der Bevölkerung der Alten und der Neuen Welt endlich ein gewisser Ueberdruß bemächtigt hätte. Im Gegentheil, die Erörterungen dauerten in gleicher Lebhaftigkeit fort, ohne daß irgendwo eine Uebereinstimmung erzielt wurde. Gleichwohl trat einmal eine Art Pause ein. Es vergingen nämlich einige Tage, ohne daß etwas von dem fraglichen Gegenstande, von der Feuerkugel oder was es sonst war, gemeldet wurde und ohne daß sich der bekannte Trompetenton aus der Luft hören ließ. War jener Körper also irgendwo auf die Erde niedergefallen, vielleicht an einem Punkte, der sein Wiederauffinden besonders erschwerte -- etwa gar in's Meer? Lag er jetzt in der unendlichen Tiefe des Atlantischen, des Pacifischen oder des Indischen Oceans? Wer hätte das sagen können?

Da vollzog sich aber zwischen dem 2. und dem 9. Juni eine neue Reihe von Thatsachen, deren Erklärung durch die Annahme eines rein kosmischen Phänomens schlechterdings unmöglich war.

Im Laufe jener acht Tage fand man nämlich auf den entlegensten Punkten eine Fahne gerade an den schwerst zugänglichen Stellen von Kirchen u. s. w. befestigt; so wurden die Hamburger überrascht durch eine solche an der Spitze des Thurmes von St. Michael, die Türken auf dem höchsten Minaret der heiligen Sophien-Moschee, die Einwohner von Rouen an der Spitze des metallenen Pfeiles ihrer Kathedrale, die Straßburger am obersten Punkte des Münsters, die Amerikaner auf dem Kopfe ihrer Bildsäule der Freiheit am Eingange des Hafens und am Gipfel des Washington-Denkmals in Boston, die Chinesen an der Spitze des Tempels der fünfhundert Geister in Canton, die Hindus am sechzehnten Stockwerk der Pyramide des Tempels zu Tanjur, die Römer am Kreuze des St. Peters-Domes, die Engländer am Kreuz der St. Pauls-Kirche in London, die Egypter an der obersten Spitze der Pyramide von Gizeh, die Wiener an dem Reichsadler auf der Spitze des St. Stephansthurmes, die Pariser am Blitzableiter des dreihundert Meter hohen eisernen Thurmes der Ausstellung von 1889 und noch andere mehr.

Diese Fahne aber zeigte ein schwarzes Flaggentuch, das in der Mitte eine goldene Sonne und ringsum verstreut einzelne Sterne enthielt.